Conseils en bonsaï

Bonsaï

bonsai voie naturelle

Par Patrice Bongrand, auteur de 150 articles spécialisés sur le bonsaï et sa culture et créateur du Jardin Arboretum de Bonsaï. Un bonsaï est un arbre. Ce n’est pas un objet de décoration, mais un être vivant qui comme tel a des besoins pour vivre.

Donc la première chose qu’un amateur devra savoir gérer, s’il veut faire évoluer son arbre et garder sa vigueur, ce sont les techniques de culture. Sans cela, aucun espoir de le voir avancer ou même de le maintenir en vie.

Vous pouvez trouver tous ces conseils de façon beaucoup plus approfondi, avec beaucoup d’autres, sur mon livre:

GUIDE PRATIQUE DU BONSAÏ SELON LA VOIE NATURELLE

Les techniques de culture

Il y a trois éléments à gérer dans les techniques de culture : les substrats, l’arrosage et la fertilisation, auxquels s’ajoute le bon emplacement par rapport au besoin spécifique de l’espèce.

  • Les substrats : On n’utilisera que des substrats drainants, aérés et rétenteurs à base de roches volcaniques. Ces substrats permettent une grande division racinaire, gage d’un enracinement fort et vigoureux. Il faut absolument proscrire terreaux, sable fin, tourbes, qui étouffent le système racinaire à la longue.
  • L’arrosage : Il est préférable de faire un bon et long arrosage en pluie par jour, jusqu’à ce que l’eau coule par les trous du pot, que plusieurs arrosages légers. Il ne faut jamais tremper le pot dans une bassine d’eau. Si vous êtes dans une région à forte pluie, protégez  le sol des arbres.
  • Les fertilisations : Comme les substrats drainants sont neutres de toute matière nutritive, c’est l’apport de fertilisants organiques, à la surface du sol, qui va apporter la nourriture nécessaire à l’arbre. Procéder à de bonnes pulvérisations foliaires d’engrais liquide organique bio est une excellente chose.

Quand fertiliser : On applique quelques boulettes d’engrais dans les angles du pot au printemps et à l’automne.

Bonsaï d’intérieur/Bonsaï d’extérieur :

Au Japon et en Chine, il n’existe que des bonsaï d’extérieur.

Comme nous venons de le dire plus haut, un bonsaï est un être vivant qui a des besoins pour vivre. En plus de ce que nous venons de voir pour la culture d’un bonsaï, l’amateur doit savoir qu’un arbre a besoin de lumière, car c’est grâce à la lumière que l’arbre, par le biais des feuilles, va faire sa photosynthèse. Celle-ci va permettre à l’arbre de transformer la sève brute aspirée par les racines en sève élaborée. Or, c’est à partir de cette sève élaborée que l’arbre fait, chaque année, du bois (un anneau par année), de nouvelles racines, de nouvelles pousses, de nouvelles branches.

On comprendra alors pourquoi, en plus des manques de connaissance des besoins de l’arbre, autant de bonsaï dits d’intérieur décèdent dans les semaines après l’achat.

La solution : sortez les dehors à mi-ombre ! De plus, la plupart du temps, ce sont des espèces de milieu subtropical ; il faut aussi les pulvériser très fréquemment.

Si vous voulez vraiment pratiquer le Bonsaï et progresser avec vos arbres, il n’y a que le bonsaï d’extérieur qui vous permettra cela, surtout si vous travaillez vos espèces autochtones.

Tailles d’entretien

Vous venez d’acheter un bonsaï, il va pousser, il vous faudra le tailler. La technique de taille d’entretien la plus simple est de laisser pousser les rameaux de l’arbre, puis de compter une à deux paires de feuilles et de couper juste au-dessus.

Rempotage

Un bonsaï pousse ; au bout de X années, son système racinaire va envahir le pot, surtout les feuillus. Il faudra donc le rempoter. Ce rempotage se pratique en général au début du printemps.

Pour cela il faut le sortir du pot, supprimer le vieux substrat et couper les longues racines, parfois de façon assez sévère (sauf conifère). Ensuite, il faut replacer l’arbre dans un substrat neuf après l’avoir attaché, par le biais d’un fil de fer, dans son pot. Il faut bien veiller à ce que le substrat pénètre bien partout dans les racines. Ensuite, on arrose abondamment le sol jusqu’à ce que l’eau coule bien claire par les trous du pot.

Il faut bien veiller sur son bonsaï après un rempotage, qu’il ne soit pas renversé. Il faut le placer ombre, mi- ombre et l’arroser avec modération, puis après des signes de reprise, le replacer sur son étagère.

Vivre avec nos espèces locales

Si l’on veut vraiment pratiquer la voie du bonsaï, il faut découvrir les espèces de votre propre région et faire vivre vos arbres dehors, comme c’est le cas pour la collection du Jardin Arboretum de Bonsaï de Mialet, dont les bonsaï sont cultivés et travaillés depuis plus de 20 ans à partir d’espèces autochtones.

Techniques de travail

 Beaucoup de néophytes pensent que c’est grâce aux techniques de tailles que l’on obtient un bonsaï, mais ce n’est pas exact. Un bon bonsailliste est avant tout un bon cultivateur d’arbres en pots ; toutes les autres techniques sont conditionnées par cela.

Nous ne pouvons développer ici toutes les techniques de tailles, de ligature, de rempotage, car il faudrait de nombreux chapitres pour en parler.

Ce qu’il faut savoir tout de même, c’est que les simples tailles et pincements en bout de branches peuvent peut-être suffire à l’amateur dans ses débuts, mais c’est très loin d’être suffisant pour faire évoluer un arbre correctement sans l’affaiblir.

Pour terminer

On ne peut progresser seul en bonsaï. Les échanges avec d’autres amateurs peuvent nous aider, mais le mieux est de suivre quelques stages d’initiation qui vous permettront d’acquérir les bases essentielles et de les perfectionner avec les années de pratique. Le but étant que vous puissiez accéder à l’autonomie avec vos arbres, dans la joie et le partage avec eux au quotidien.

Patrice Bongrand, au sein de son école Shizen do Bonsaï- la Voie naturelle, propose des stages, cours et ateliers.